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Francis Baudevin, Stéphane Dafflon : communiqué de presse

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Artiste(s) : Francis Baudevin | Stéphane Dafflon

Villa Arson, Nice
6 juillet - 6 octobre 2002

Vernissage le 5 juillet 2002 à 18 heures

Commissaire d’exposition : Laurence Gateau


La Villa Arson présente, du 6 juillet au 6 octobre 2002, trois expositions personnelles de Peter Kogler, Stéphane Dafflon et Francis Baudevin, qui mettront en lumière les relations formelles et les préoccupations conjointes de ces trois artistes.

Simultanément, la Villa Arson propose une exposition d’œuvres récentes de Barbara Visser accompagnée d’un projet spécifique : prenant la ville de Nice tout à la fois comme sujet et comme support, l’artiste réalise un ensemble d’images qui seront présentées dans 200 panneaux d’affichage urbain du 28 août au 3 septembre 2002.
Ce projet reçoit le soutien de la Banque ABN AMRO.

Le vernissage aura lieu le 5 juillet 2002, à partir de 18 heures. À cette occasion, Anne de Sterk et Yves Chaudouët réaliseront une performance Sonoguidée.


Francis Baudevin est né en 1964. Il vit et travaille à Genève, Suisse.

Francis Baudevin se sert, dans sa peinture, de ce qui constitue la trame de notre environnement visuel le plus immédiat ; il peint sur de la toile, ou au mur, en les agrandissant à peu près dix fois, des lay-out d’emballages de produits industriels de consommation courante (avec une prédilection pour les pharmaceutiques et les pâtissiers). Il ne conserve de l’image originale que sa structure formelle, tout élément textuel disparaît. Si les compositions qui en résultent entretiennent, bien sûr, un fort rapport de connivence avec la peinture abstraite la plus géométrique, c’est pourtant bien de figuration qu’il s’agit ; il portraiture en quelque sorte des « conditionnements » ; et ce mot doit s’entendre sous toutes ses acceptions : emboîtage tout autant que réglage des comportements. Francis Baudevin renvoie, avec beaucoup d’ironie, la peinture abstraite à toute la fatalité de son devenir décoratif/marchand ; il anticipe et retourne à son profit le processus de la récupération pour mieux le tourner en dérision.


Stéphane Dafflon est né en 1972. Il vit et travaille à Genève, Suisse.

La peinture de Stéphane Dafflon reprend à son compte et recycle les méthodes de production et les formes du design industriel, du graphisme, de la réclame sous tous ses aspects. Ainsi, avant de les réaliser, il conçoit chacun de ses tableaux par ordinateur, à l’aide de logiciels dédiés. Les motifs qu’il utilise (notamment les rectangles aux angles arrondis) sont puisés dans le répertoire décoratif de la stylique contemporaine. L’image peinte déborde souvent le strict périmètre de la toile sur châssis ; shaped-canvas, au mur, au sol, en volume, les images de Stéphane Dafflon déploient leur immédiateté visuelle et leurs formes élémentaires et colorées hors de tout système métaphorique. Ses ouvrages les plus récents tendent à prendre du champ, à se détacher du mur, entrer dans la lice, sans pour autant recourir à des stratagèmes démonstratifs. L’œuvre de Dafflon est une œuvre « raisonnée », tout à la fois dégagée des carcans idéologiques de la modernité, et des effets spectaculaires de l’op-art.


Peter Kogler est né en 1959. Il vit et travaille à Vienne, Autriche.

On les apercevrait ailleurs, isolées, aucune de ces images, par elle-même, n’arrêterait particulièrement le regard ni n’attirerait l’attention. Elles n’ont pour elles que l’extrême austérité de leur facture, parfois grossière, quelquefois très épurée, toujours à mille lieues des flamboiements de texture et de nuance qu’autorisent aujourd’hui les néo-technologies ; ces images ne se montrent qu’en groupes. D’abord générées par un calculateur, puis agrandies et organisées sur la surface utile du papier peint, mises en contact, ensuite, mises en pattern, finalement agencées dans l’espace ; formes organiques ou vaguement minérales, insectes pixellisés, tuyauteries, entrelacs, pelotes démesurées, lisses spaghettis ostensiblement factices, claies, treilles qui se galbent au rythme de la musique ou détails d’un apocryphe de Fernand Léger, tout ça fourmille sur les murs, s’approprie le sol, s’entrecroise au plafond. L’immersion du spectateur est totale. Le regard s’installe alors au cœur du dispositif pictural comme au sein d’un canevas, dans la tanière du tableau même. D’autre part, les œuvres de Peter Kogler accordent depuis toujours une large place à la figure du labyrinthe, utilisée comme motif et comme principe de composition ; dans les plus récents travaux vidéo-projetés, c’est un dédale tout entier qui se met en branle autour du spectateur.

Barbara Visser est née en 1966 à Haarlem. Elle vit et travaille à Amsterdam, Pays-Bas.

Le travail de Barbara Visser est essentiellement un travail d’observation et de questionnement des incertitudes liées à l’identité. Elle pratique la vidéo, la photographie. La figure humaine qui est au centre de ses images, se retrouve, dans la plupart de ses œuvres, plongée dans un contexte singulier (un décor, un moment, une situation). C’est ce rapport d’incongruité calculée qui permet que l’être humain se confronte à lui-même, à ce qu’il croit savoir de lui-même (sur le plan social, culturel ou ethnique), à ce qu’on lui en dit. Ainsi la série photographique A Day In Holland/Holland In A Day met-elle en scène, à Huis Ten Bosch Stad, au Japon (sorte de parc d’attractions où l’on a reconstruit avec la plus grande précision un ensemble de paysages urbains hollandais historiques), un couple d’occidentaux grimés en touristes japonais. Les trois rôles du film Philippa (1998) sont tenus par la même femme, Philippa Van Loon, dans la maison de son enfance, devenu Musée Van Loon. Chaque personnage reflète une partie de la personnalité de Philippa, parle une des trois langues qu’elle maîtrise, porte une perruque. Mais comme si ces identités s’excluaient l’une l’autre, ces trois femmes se courent après, sans parvenir à se rencontrer. La série Detitled (1999) présente et « victimise », sans pour autant les théâtraliser, des photographies de fauteuils aux formes emblématiques de la modernité, brûlés, fondus, cassés, démantelés. Pour Gimines (1995), elle joue son propre rôle (passé au crible des impératifs de la fiction) dans une série télévisée lituanienne. D’autres œuvres de l’artiste jouent avec les stéréotypes liés au monde de l’art (Ars Futura, 1994) ou pointent du doigt quelques étanchéités culturelles (Medium Girl, 1996), non sans un certain humour.


Anne de Sterk est née en 1971. Elle vit et travaille à Nantes.
Yves Chaudouët est né en 1959. Il vit et travaille à Paris.

Anne de Sterk et Yves Chaudouët ne travaillent pas forcément ensemble. Ils se sont rencontrés à Nantes où ils ont mis au point la première Sonoguidée, performance semi-théâtrale au croisement de leurs pratiques respectives. Une Sonoguidée est une composition polyphonique. Plusieurs exécutants, munis de casques, répètent et interprètent simultanément des fragments sonores que diffuse, pour leurs seules oreilles, une bande préenregistrée. Des télescopages de sens et de sonorités en résultent, qui produisent des commencements de narration, de la musique ou des onomatopées.

Maxime Matray

Ces projets sont réalisés avec le soutien du Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, du Conseil Général des Alpes-Maritimes, de la Banque ABN AMRO et de Pro Helvetia.