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Artiste(s) : Gabriela Albergaria | Pascal Bircher | Donna Colon | Marti Cormand | Valère Costes | Michel de Broin | Carlee Fernandez | Peter Goin | Pearl C. Hsiung | Petter Johannisson | Janice Kerbel | Vincent Kohler | Emmanuel Lagarrigue | Eve-Andrée Laramée | Charles Lopez | Pierre Malphettes | Vincent Mauger | Mariele Neudecker | Miguel Palma | Gyan Panchal | Abigail Reynolds | Evariste Richer | Katrin Sigurdardottir Collectif(s) d'artistes : BP | Les frères Chapuisat
Galeries du Musée, Galerie de la Villa, Galerie des Cyprès, Galerie de l’École, Villa Arson, Nice
31 octobre 2008 - 1er février 2009
Vernissage le 30 octobre à 18 heures
Commissaire d’exposition : Bénédicte Ramade
Il est difficile d’aborder la nature sans tomber dans les lieux communs ou les pièges d’un discours moralisateur, forcément réduit à des considérations politiques sur un avenir incertain, promis à de sombres inquiétudes.
Sans pour autant nier ces craintes et la portée des blessures que l’homme ne cesse de provoquer sur son environnement, on oublie aussi que la nature est elle-même porteuse de ses propres mutations qu’elle métabolise selon une logique d’évolution permanente.
Cent cinquante ans après les théories évolutionnistes de Darwin, l’exposition Acclimatation entend aborder ces phénomènes de mutations avec distance, en se focalisant sur les chimères monstrueuses auxquelles le savant n’accorde que peu d’attention. À la manière d’un jardin botanique qui collecterait des informations dans un souci d’expérimentation scientifique et d’observation publique, il s’agit avant tout de révéler et de fantasmer les formes que ces bouleversements engendrent sur notre propre environnement. Objets hybrides et mutants, mêlant le vivant et l’artificiel, images ambivalentes ou parfois facétieuses, les œuvres des artistes contemporains mettent en évidence dans cette exposition la complexité de la question de la représentation de la nature aujourd’hui. Une nature ni bucolique, ni meurtrie, conçue
comme un champ d’expérimentation des formes et des savoirs, partagée entre principes de réalité et fantasmes, conservation et anticipation.
Acclimatation reprend la structure en départements des Jardins d’acclimatation ou musées d’histoire naturelle, partageant ainsi l’exposition en cinq chapitres successifs. Le premier, Pétrochimie, a pour but d’interroger les incidences de la production industrielle sur la définition même de notre environnement. Climatologie tente de reconstituer dans l’espace des salles d’exposition de la Villa Arson des micro-climats à travers des sensations furtives. Vivarium est par essence consacré au vivant et à sa faculté à se confronter à la matière morte de l’artifice. Arboretum, dédié spécialement au végétal, a pour vocation de constituer un paysage en soi, une forêt qui chercherait son identité. Enfin, Planetarium ouvre une porte de sortie vers un avenir fait d’anticipation, inventant de nouveaux territoires dans lesquels toutes les mutations ont déjà eu lieu.
L’exposition agit en jardin intérieur, jouant de la structure labyrinthique des espaces du centre d’art, en revendiquant un caractère narratif fort : l’histoire possible d’une nature totalement synthétique, d’un environnement désincarné, entre conservatoire et terrain d’anticipation, réalité géopolitique et fantasmes, causes et effets. De l’installation à la vidéo, de la peinture au dessin, en passant par la photographie et le son, Acclimatation s’attache à déployer une nature de synthèse, hybride et polysémique.
Ce projet a été confié à Bénédicte Ramade, critique d’art, spécialisée dans les questions de l’art écologique et du paysage. Elle a notamment dirigé ses recherches doctorales sur l’émergence et le développement de l’art écologique aux États-Unis. Elle vient d’effectuer une résidence à Los Angeles et dans cinq États de l’Ouest américain afin de poursuivre ses recherches.
L’exposition Acclimatation rassemble les œuvres et de nouvelles productions d’une vingtaine d’artistes européens et américains dont certains n’ont jamais été exposés en France.
La publication d’un catalogue est prévue pour la clôture de l’exposition, aux Presses du Réel pour la version française et chez JRP/Ringier pour la version anglaise.
Cette exposition reçoit le soutien exceptionnel de Mécénat Gaz de France, de Pro Helvetia -Fondation suisse pour la culture, du British Council, de l’Ambassade du Portugal en France et de Vacances Bleues.