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Stéphane Calais : communiqué de presse

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Artiste(s) : Stéphane Calais

Villa Arson, Nice
31 janvier - 28 mars 2004

Vernissage le 30 janvier à 18 heures

Commissaire d’exposition : Laurence Gateau


La Villa Arson présente, du 31 janvier au 28 mars 2004, deux expositions personnelles : Stéphane Calais, Rachel Khedoori, ainsi qu’une exposition de photogrammes et de documents autour de l’œuvre cinématographique de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet.

La pratique du dessin construit d’abord un axe autour de quoi viennent s’articuler toutes les productions de Stéphane Calais. Des croquis préparatoires aux dessins muraux ou architectoniques, en passant par les formats les plus divers sur papier, l’acte de dessiner travaille et façonne l’œuvre en entier, l’agglomère en un seul projet, indivisible, et qu’on ne saurait réduire à la somme de ses parties. L’ironie qu’appuie le trait calaisien et qui cerne chacune de ses images (à tous les sens du terme et, par exemple, comme dans : « rendez-vous, l’image, vous êtes cernée ! »), empêche les petits bouts de réel de fuir en vrac, de se dissiper dans le ready-made ou l’à-propos maniériste, mais signe aussi une espèce de nonchalance nietzschéenne (celle de l’esprit libre, « entraîné à se tenir sur les cordes les plus ténues »). Stéphane Calais cite volontiers, pille parfois et opère, sur le dos du modernisme, captations d’héritages et détournements formels, sans pour autant faire de l’appropriation un dessein. Ses œuvres dialoguent les unes avec les autres en un ping-pong séparatiste et virtuose où il ne s’agit pas tant de croiser des références historiques que de croiser le fer avec l’histoire elle-même et ses revenants. Fourrière fouriériste, phalanstère pictural, grappe scélérate à géométrie variable, l’entreprise calaisienne est utopiste par vertu et par nécessité, comme « la poche d’air entre la glace et l’eau ».

Stéphane Calais est né en 1967 à Arras.
Il vit à Paris.

Les sculptures cinématographiques de Rachel Khedoori (mais s’agit-il de cinéma sculptural ou d’installations filmiques ?) puisent leurs racines dans l’autobiographie de l’artiste, et plus précisément dans son auto-topographie ; elle s’attache, par exemple, à reconstituer des lieux familiers, chargés de son propre vécu, tels sa chambre (Untitled (Blue room), 1999) ou son atelier, ex-échoppe longue et étroite (qu’elle présente ici, à la Villa Arson). D’un autre côté, ses images et ambiances empruntent aussi à l’industrie du divertissement de masse beaucoup de ses formes, de ses sites ou traitements de l’espace. Ainsi, toujours pour son exposition dans la Galerie Carrée de la Villa Arson, l’artiste a été filmer à Bronson Canyon (Griffith Park, LA) un tunnel souvent utilisé par le passé comme décor naturel de nombreuses productions cinématographiques et télévisées. Mais au final, l’espace du cinéma chez Rachel Khedoori, c’est tout autant l’espace représenté-filmé-sculpté que l’espace remis sur le tapis de la représentation. Ses installations impliquent en effet le spectateur dans un processus de vision complexe, l’entraînant bien au-delà des routines confortables de la passivité. Confronté à la machinerie, à l’envers du décor, le spectateur prend alors part à l’illusion cinématographique par le biais, devenant rouage conscient de la machine, bobine supplémentaire.

Rachel Khedoori est née en 1964 à Sydney.
Elle vit à Los Angeles.


Depuis les années soixante, le cinéma intransigeant de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet constitue un champ de résistance atypique, d’engagement irrémédiable et de parole combattante. Les deux cinéastes, par une lecture attentive et vigilante du passé, s’attachent à mettre en lumière, film après film, comment et pourquoi « il y a de l’insupportable à vivre maintenant ». Chacun de leurs films est un ouvrage complexe et lucide, tissé de l’histoire des hommes, des idées, des rapports sociaux et économiques, et surtout intensément connecté avec le reste de l’œuvre. Dès lors, isoler des photogrammes de cet ensemble cinématographique et les présenter comme des images autonomes pourrait sembler paradoxal, s’il n’y avait cette évidence lumineuse du cadrage straubien, qui « porte le temps », « s’inscrit dans la durée de l’image » et « permet l’inscription d’une expérience unique […] dans un lieu dont l’analogie première est le cadre de la peinture ». Loin d’être un supplément documentaire au travail des Straub, cette exposition tâche d’en proposer une approche perpendiculaire et neuve. On pourra constater ainsi combien chaque image contient en germe et comme une métonymie tout le film dont elle provient.

Cette exposition est une proposition de l’association Des films et leurs sites.

Commissaires : Servane Zanotti, Pascal Kern et Jean-Louis Raymond.
Jean-Marie Straub est né en 1933 à Metz.
Danièle Huillet est née en 1936 à Paris.
Ils vivent à Rome et à Paris.


Maxime Matray


Autour de l’exposition, plusieurs projections des films de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet seront organisées au cinéma Le Mercury et Le Rialto à Nice et dans la salle Les Visiteurs du soir de Valbonne. Une importante sélection de films des Straub aura lieu à L’Espace Magnan de Nice avec des projections, débats et conférences. Seront invités : Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, Jean-Charles Fitoussi, Jacques Rancière, Hervé Joubert-Laurencin, Bruno Tackels et Philippe Lafosse.


Ces expositions sont réalisées avec le soutien de la Délégation aux arts plastiques, de la Drac Paca (Ministère de la Culture et de la Communication), du Conseil général des Alpes-Maritimes, du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, de la Ville de Nice, de la galerie Hauser & Wirth et du fonds franco-américain Étant donnés.