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Peintures : communiqué de presse

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Artiste(s) : Ernst Kapatz

Galerie des Cyprès, Villa Arson, Nice
15 avril - 8 mai 1994

Vernissage le 14 avril à 18 heures


Dans le cadre du programme de la Galerie de l'École, la Villa Arson présente le travail de deux résidents, Ernst Kapatz et Pierre-Yves Magerand, et celui d'un ancien élève de l'EPIAR, Timmy Mason. Ces trois expositions monographiques proposent des travaux inédits quasiment tous réalisés sur place qui permettent d'articuler respectivement trois attitudes différentes devant la peinture, la sculpture et la photographie.


Ernst Kapatz est un peintre allemand de 40 ans qui réside depuis quelques années en France. Intimement convaincu de la nécessité d'un retour à la peinture, Kapatz présente dans la seconde partie de la Galerie de l'École une série de toiles marouflées sur bois, peintes en camaïeu, dont la grande maîtrise technique renvoie à une tradition qui traverse toute l'histoire de la peinture. Derrière les tons marron et beiges de ces toiles, derrière les images efficaces et simples, la grande référence fantasmatique qui plane sur le travail est évidemment la série des peintures noires de Goya. Cependant, ici le sujet lui-même hérite d'un concept contemporain : le narratif et l'anecdotique convergent vers une proposition unique, des personnages, debout, dont la réunion indique l'immensité dangereuse de l'espace et du temps condensée dans le très petit format de chaque peinture. La force de cette condensation tient dans l'extrême qualité de la lumière obtenue à partir d'un des matériaux les plus pauvres qui soient emblématiques de la modernité, l'huile de vidange. Matériellement, les peintures sont d'abord réalisées par l'application d'une laque industrielle, posée par un geste économique et sûr, qui restera sous l'huile comme un dessin et que l'artiste considère comme un apprêt pour la peinture. C'est en effet, l'huile de vidange brossée ensuite qui réalise la peinture, en révèle la lumière, telle qu'elle jaillit du fond et vient éclairer chaque tableau. La procédure de la peinture se trouve ainsi inversée : le monochrome apparent se présente comme le masque sous lequel notre œil recompose la couleur.

Catherine Macchi