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Albert Oehlen : communiqué de presse

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Artiste(s) : Albert Oehlen

Galeries du Musée, Villa Arson, Nice
21 février - 20 mars 1994

Vernissage le 20 février 1994 à 18 heures


Albert Oehlen est un peintre allemand de 39 ans ; il habite Vienne en Autriche et n’avait jamais eu d’exposition personnelle en France jusqu’à maintenant.
Plus que son frère Markus Oehlen, Werner Büttner, Georg Herold et Martin Kippenberger, avec lesquels il a souvent exposé à partir de 1979, Albert Oehlen s’est contenté de peindre. D’un naturel ambitieux, il semble croire que la peinture est à l’art ce que le roman est à la littérature : un genre qui est la somme de tous les autres.
En 1985, il montre une série intitulée Théorie des couleurs (Goethe) dont un tableau au moins est célèbre : un portrait de Hitler avec une mèche jaune, le teint vermillon des buveurs de Korn (eau de vie de Cologne) et une moustache bleue ; le tout est un hommage aux couleurs primaires. Un grand tableau de l’année suivante représente un taureau de profil, en colère, debout devant une ligne d’horizon avec une large fenêtre rectangulaire soigneusement découpée en son milieu. Sans doute s’agissait-il de savoir si un bon tableau, possède, comme le prétendait Picasso, une haleine suffisante pour faire de la buée sur un miroir.
Les derniers tableaux d’Albert Oehlen sont plus énigmatiques. Au premier regard, on croit reconnaître les « tableaux abstraits » de Gerhard Richter, mais volontairement bâclés ; au second, on devine des Sigmar Polke un peu inquiets ; au troisième, on soupçonne la joyeuse incohérence de L’œil cacodylate de Picabia ; ensuite, cela se brouille, il faut retourner à la case départ. En chemin, on donne raison à Picabia, qui, en 1952, écrivait : « Un tableau n’existe pas s’il ne sait pas nous transporter au-delà de tous les tableaux. »

Fabrice Hergott
Beaux-Arts Magazine, n° 116, octobre 1993.