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Artiste(s) : Georg Herold
Galerie Carrée, Villa Arson, Nice
8 avril - 5 juin 1994
Vernissage le 7 avril à 18 heures
Georg Herold est né en 1947 à Iéna, en ex-Allemagne de l’Est. Après avoir connu la prison dans son pays, il en a été expulsé en 1973. C’est en Allemagne de l’Ouest qu’il a étudié l’art dans les Académies de Munich et de Hambourg. Il vit et travaille à présent à Cologne.
Tableaux, sculptures, assemblages, objets, environnements, les œuvres de Georg Herold frappent d’abord par leur constante prédilection pour un nombre restreint de matériaux pauvres, frustres, toujours dépourvus d’attrait esthétique et parfois même répulsifs, et de gestes constructeurs, sommaires, hâtifs, voir bâclés.
Cette brutalité est à prendre aussi bien comme le plus court chemin pour échapper à la juridiction de la marchandise, de l’objet et même de l’œuvre d’art, que comme la manifestation d’une rébellion plus généralisée qui n’excepte rien du champ de sa négation. Le désenchantement cynique de l’art, en tant que projet philosophique et politique, trouve dans l’activité de Georg Herold l’une de ses expressions les plus radicales aujourd’hui. Mais ce sont, au-delà, toutes les illusions sociales et individuelles dont cherche à nous déprendre le miroir brisé de ses œuvres.
Qu’il colle des briques ou du caviar sur ses toiles, qu’il revête de slips ou de collants de vagues sculptures de fil de fer, ou bien qu’il brandisse d’une main captatrice les contours faits de vieilles planches des nations absorbées par la Russie soviétique, Georg Herold ne s’écarte jamais de cette critique des modalités de la croyance qui fonde aussi bien la possibilité de l’art que celle du lien social. C’est toujours le même décillement ironique ou dérisoire de notre regard sur le monde que vise ce regard de sape et de deuil (au sens de sortie de la mélancolie).
Christian Bernard