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Gino de Dominicis : communiqué de presse

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Artiste(s) : Gino De Dominicis

Villa Arson, Nice
29 juin - 7 octobre 2007

Vernissage le 28 juin 2007 à 18 heures


Le Centre National d’Art Contemporain de la Villa Arson accueille cet été les expositions monographiques de quatre artistes qui ont tous pour point commun d’interroger les fondements de l’art, et notamment de la peinture, en usant de pratiques régressives -qu’elles soient fictionnelles ou symboliques - afin de mettre à mal les certitudes esthétiques.


Homme de peinture et de fiction, Gérard Gasiorowski (1930-1986) est avant tout un brouilleur de pistes. Ses nombreuses séries témoignent d’une œuvre complexe, marquée par une mise en abîme permanente de l’histoire de l’art. L’exposition se consacre uniquement à deux projets mis en place par l’artiste entre 1975 et 1983 : l’Académie Worosis Kiga, une institution sclérosée et autoritaire de l’enseignement de l’art dirigée par le Professeur Arne Hammer, et Kiga, une indienne discrète et sauvage qui incarne la peinture, la création à l’état brut. D’un côté l’académisme, de l’autre la liberté.


Qu’il s’agisse de La Machine qui fait disparaître les objets, du Miroir qui reflète tout sauf les êtres vivants ou de En attendant que les cercles formés par le caillou tombé dans l’eau deviennent carrés, toutes les œuvres de Gino De Dominicis (1947-1998) flirtent en permanence avec l’absurde pour mieux créer du sens. Il rend l’éternel furtif, ou au contraire, fige dans le temps un instant éphémère. L’œuvre graphique, exposée ici, revient sur l’origine mythique de l’art, à une époque où s’inventent l’écriture et les premières cosmogonies. S’il remonte à la source, c’est pour s’abstraire du temps historique et entrer dans celui du mythe de l’éternité, à une époque où les choses ne sont pas encore envisageables. Un temps où l’on pouvait encore être étonné, comme le personnage de ce tableau Au commencement était l’image, daté de 1981.

Le commissariat de cette exposition est assuré par Laura Cherubini et Andrea Bellini, assistés par Norma Mangione.


Le travail de Saverio Lucariello (né en 1958) s’articule autour d’une critique des discours sur l’art, s’engouffrant ainsi dans les failles du langage esthétique. C’est la figure de l’artiste qui est remise en cause, ses postures et son état démiurgique. Il use pour cela de tous les supports possibles : peinture, sculpture, photographie, vidéo, son ou performance. L’exposition à la Villa Arson regroupe une série de tableaux récents faisant référence à un âge d’or - et grotesque à la fois - de la peinture, un âge primitif peuplé de personnages à peine vivants, qui portent, aspirent ou « expulsent » des formes molles sans nom. Des sculptures toutes aussi molles et informes viendront faire écho à ces paysages « de l’histoire avant l’histoire ».


Enfin, la dernière exposition est consacrée à Julien Bouillon (né en 1971). Celui-ci travaille depuis quelques mois à la réalisation de tableaux peints à partir d’images rémanentes de l’histoire de la peinture, dont les fragments épars se superposent par technique de recouvrements successifs. Des montres-bracelets en os de bœuf sont réalisées par l’artiste durant le temps de séchage. Les tableaux sont alors photographiés et montrés en lieu et place des « originaux ». Les photos/tableaux sont exposés dans des espaces volontairement clos, les murs recouverts d’un bleu lavande et le sol d’une moquette anthracite. L’aspect régressif et jouissif de ce travail est évident. Non seulement son protocole permet à Julien Bouillon de revenir à la pratique de la peinture de manière presque primitive sans pour autant s’y enfermer, mais il lui permet d’interroger les processus de résurgence des images, leur mode de construction et le destin qu’elles subissent à travers le temps.

Éric Mangion
Directeur du Centre National d’Art Contemporain de la Villa Arson, commissaire des expositions Gérard Gasiorowski, Saverio Lucariello et Julien Bouillon.


La Villa Arson est financée par le Ministère de la Culture et de la Communication (Délégation aux arts plastiques), et reçoit le soutien du Conseil Général des Alpes-Maritimes, de la Région Provence-Alpes Côte d’Azur et de la Ville de Nice.