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Stéphane Albert : communiqué de presse

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Artiste(s) : Stéphane Albert

Villa Arson, Nice
19 avril - 15 juin 2003

Vernissage le 18 avril à 18 heures.

Commissaire d’exposition : Laurence Gateau


La Villa Arson présente, du 19 avril au 15 juin 2003, quatre expositions personnelles ; une exposition de Simon Starling, artiste écossais, une exposition de Saâdane Afif, ancien résident de la Villa Arson, ainsi que deux expositions d’anciens étudiants de l’École d’art, Stéphane Albert et Karim Ghelloussi.


Saâdane Afif est né en 1970.
Résident de la Villa Arson en 2001, il vit et travaille à Berlin.

Entre le « guetteur » et le « touriste aléatoire » : Saâdane Afif s’emploie essentiellement à produire des déplacements, toutes sortes de déplacements ; de sens, de forme ou de responsabilités, de flux parfois (Mise à flot, 2001 ou Courant d’air, 2001). Dans la grande braderie de l’art contemporain, la petite entreprise de Saâdane ne propose que des articles dépareillés, des fins de série, tâchant à chaque exposition de réinventer de fond en comble les modalités d’existence de sa propre production, d’en réinitialiser les paramètres. Compteurs à zéro. Ses dispositifs plastiques jouent avec les clichés et les conventions (du genre ? De tous les genres, plutôt…), les tournent et les détournent, les usent, les jettent et recommencent ailleurs. Balles neuves. La compilation, comme formule de réunion, revient souvent dans le travail de l’artiste ; compilations de slogans, d’images (Poetic Lambda, 2001), compilations de noms (Spéciale dédicace,1998) ; de même la polysémie et l’imprécision d’identité (il n’hésite pas à passer commande d’œuvres précises à d’autres artistes), qui confèrent une amplitude large à un art mouvementé et pivotant sans cesse sur lui-même, comme un chat quantique courant méthodiquement après les coïncidences multiples de sa propre queue.


Stéphane Albert est né en 1971.
Ancien étudiant de l’école d’art, il vit et travaille à Paris.

Palettes, cagettes, chaises, chariots, taloches, bancs, parpaings… Ces choses rudimentaires, figurants obscurs au générique de l’ordinaire, qu’on ne regarde pas souvent (ils se ressemblent tous), Stéphane Albert, lui, les reproduit à l’échelle 1, en bois de récupération, assez fidèlement, mais sans ostentation, dans les limites qu’impose l’adresse de sa main. Il les met en œuvre et en scène ensuite dans d’autres constructions ou des installations, souvent minimalistes, peu bavardes ; un mur ou un entassement… Car les objets de Stéphane Albert ne trouvent leur plein sens que confrontés les uns aux autres, exhibant leurs écarts d’avec l’archétype. On comprend mieux ce qu’est une chaise de Stéphane Albert lorsqu’on en a deux sous les yeux ; aucune n’est l’originale, aucune n’est la copie, et pourtant… Parallèlement, l’obstination ironico-utilitaire d’Albert trouve son expression la plus synthétique dans l’usage qu’il fait de la littérature. Il y traque les occurrences de son patronyme, recopie (format, typographie, rien ne manque) ces pages et les assemble en une fausse biographie, floue et décentrée, en devenir.


Karim Ghelloussi est né en 1977.
Ancien étudiant de l’école d’art, il vit et travaille à Paris.

Au travers d’installations mêlant sculptures, arrangements précaires, choses manufacturées, céramiques modifiées, détournements, collages et dessins, par l’utilisation d’objets « d’arts mineurs [issus] d’un horizon non-occidental ». Karim Ghelloussi porte un regard désaccordé et ironique sur l’exotisme, ses clichés et plus généralement sur les désynchronisations et les malentendus culturels de toute sorte. L’état d’« inachèvement satisfaisant » dans lequel il maintient la plupart de ses œuvres empêche qu’elles sombrent jamais dans le kitsch (cet océan du trop fini) et ce malgré l’utilisation et le recyclage de bibelots variés, dont il fait grand cas et grand usage. Les niches nombreuses, les tables de chevet, les petits meubles et les animaux « mignons » qui peuplent les installations de Karim Ghelloussi amènent ses œuvres sans cesse à la lisière d’une espèce de sculpture presque « domestiquée » faussement familière.


Simon Starling est né en 1967.
Il vit et travaille à Glasgow et à Berlin.

Simon Starling est un dilettante précis et organisé, une espèce de touriste culturel qui traverse, recycle et raboute les déterminations éparpillées du modernisme (dans le design et dans l’architecture notamment). Il aime les déplacements, les rapprochements incongrus et surtout multiplier les détours pour parvenir à ses fins. Construire et faire voler un planeur (Le jardin suspendu, 1998), cuire un œuf (Burn-Time, 2000) ou du poisson (Blue Boat Black, 1997) deviennent, pour Starling, des entreprises complexes et tortueuses, aventureuses même. Simon Starling s’attache à re-faire, sous des contraintes nouvelles, ce que d’autres ont (souvent industriellement) déjà réussi avant lui. Chaque étape de chaque processus de fabrication est démontée, analysée et reproduite, le plus souvent à la main. Parfois, les œuvres naissent d’une hybridation inattendue, les matériaux subissant une véritable métamorphose. Ainsi transforme-t-il littéralement une chaise Eames en vélo Martin Sausalito et vice-versa (Work, Made-ready). En l’extirpant des habitudes de vision et des usages qui lui confèrent à la longue l’évidence d’une nature, Simon Starling réouvre pour l’objet, les possibilités d’une déviation poétique. À la Villa Arson, il proposera un projet spécifiquement conçu autour d’un bâtiment de Le Corbusier à la Sainte-Baume. La construction, aujourd’hui délabrée, devait à l’origine faire partie d’un vaste lotissement, « La Cité permanente ».

Maxime Matray


Ces projets sont réalisés avec le soutien de la Délégation aux Arts Plastiques, de la Drac Paca (Ministère de la Culture), du Conseil Général des Alpes-Maritimes, du Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, de la Ville de Nice.